lundi 24 février 2014

Les origines du mot quétaine

Tout le monde a un ami qui aime les choses un peu démodées, un peu granos parfois, qui a des goûts discutables. Tout le monde a une connaissance qui porte des chemises à carreaux bûchant son bois avec tuque des années 70! Qui n'aime pas parfois chanter des tounes à succès dont on ne connaît seulement le refrain et qui sont passées date depuis 20 ans? Je dois l'avouer, j'ai mon côté quétaine parfois... On a tous quelque part un côté quétaine et une lectrice m'a demandé la signification du mot cette semaine. Ainsi, elle m'a inspiré cet article. Merci Gissella. (N.B. À la fin du texte vous trouverez divers mots équivalents pour bien comprendre la signification).

Quétaine est sans contredit une expression québécoise. Elle n'a en rien une origine française. C'est un mot né au Québec et il est principalement utilisé ici. Il existe deux grandes théories quant à son apparition à Saint-Hyacinthe. 

1-- La plus répandue suggère que le mot est un dérivé du nom de famille Keaton ou McKeaton, venant d'une famille d'origine irlandaise vivant dans un quartier de la ville de la Montérégie et qui aurait eu des goûts vestimentaires et une tenue publique discutables.

2-- L'autre histoire est celle d'Andrée Champagne, comédienne, qui affirme que le mot aurait été une expression familiale dérivant de « quêteux » et visant les mendiants de ce quartier qui portaient des vêtements démodés et mal agencés. Selon ses dires, le mot se serait glissé dans une conversation avec Dominique Michel et Denise Filiatrault. C'est ainsi qu'il se serait retrouvé, quelques semaines plus tard, dans un des sketches de l'émission quotidienne des deux actrices. L'expression se serait répendue par la suite.

Le mot quétaine peut être utilisé comme un nom commun. Il sert alors à désigner, par exemple, une personne qui manque de goût ou de raffinement, démodée, ou un peu ridicule en raison de ses goûts ou de ses agissements. Par exemple, ce quétaine aime porter de gros bijoux bon marché de couleur vert émeraude.

Il est possible de l'utiliser comme adjectif. Il qualifie une personne, une chose, un comportement, un décor, une mode, etc. Ex: Ce tapis vert forêt et ce mobilier en velours orange sont vraiment quétaines.

Il existe des dérivés au mot quétaine, dont quétainerie (des choses, des objets quétaines) et quétainement (de manière quétaine). En français plus soutenu, on utilisera d’autres qualificatifs tels que de mauvais goût, démodé, ringard, ridicule, vieux jeu, selon les contextes.

Attention au mot "Kitch" qui n'est pas nécessairement un synonyme de quétaine. Un objet ou une personne peuvent être kitch sans être de mauvais goût. En ce sens, kitch peut signifier « rétro » (qui imite le style passé) ou « clinquant ». Le mot kitsch est invariable.

Mot très subjectif, quétaine peu être mal perçu par une personne. Il est très important de bien le comprendre et l'utiliser avec doigté dans un contexte amical où les blagues sont permises! 

Quétaine: équivalent en espagnol (cursi), équivalent en France (ringard, kitsch, craignos, clinquant, superficiel, mauvais goût), équivalent anglais (corny, tacky).

Exemples de quétaineries extrêmes :
Un propriétaire met des flamands roses sur son gazon l'été...
Une femme en lingerie de couleur léopard...
Les petits sapins verts pour mettre une odeur accroché au rétroviseur de l'auto...
Siège de voiture blanc et noir (zébré)...
Recouvrir son volant de voiture en fourrures roses. 

mercredi 19 février 2014

Quelques expressions québécoises pour les néophytes!

Dernièrement, un nouvel élève m'a encore dit que les personnes qu'il côtoyait au Québec parlaient différemment que son ancien professeur au Mexique. Je lui ai demandé si ses parents parlaient comme les Espagnols. Il m'a répondu que Non, mais c'était différent. Différent? Comment?, lui ai-je demandé. Voici la réponse : Eh... Ainsi, lorsque vous apprenez le français en compagnie de professeurs certainement excellents, mais qui proviennent de la France, vous risquez d'intégrer quelques expressions et mots de nature différente à vos connaissances. Voici quelques expressions pour vous aider à apprendre ce vocabulaire propre au Québec.

C’est tiguidou 
Ça regarde mal
Ça va mal à shop 
Ne vaut pas de la chnoute 
C'est de valeur
C'est le fun 
C'est pas vargeux

C'est plate icitte 
C'est tout un numéro 
C'est un visage à deux faces 
Virer son capot de bord 
Chanter la pomme
C’est très bien
Se présente ou s’annonce mal
Ça va très mal
Ne vaut pas grand chose
C'est regrettable 
C'est amusant
Ne pas être extraordinaire, ne pas être 
terrible, être moche, médiocre
C'est ennuyant ici
C'est une personne originale
Hypocrite
Changer d'opinion
Faire la cour

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jeudi 13 février 2014

Les origines de la Saint-Valentin au Québec

La Belle Province ne peut pas se vanter de posséder une longue tradition liée avec cette fête. En réalité, cette célébration a réellement pris sa place au Québec il y a deux siècles environ. Ancienne colonie française, le Canada de l'époque a importé ses coutumes de la France et, par la suite, de l'Angleterre lorsque la Couronne anglaise est venue prendre possession du territoire. 

Ainsi, en faisant quelques recherches sur Google, on peut facilement expliquer que dans les premiers temps de la colonisation de la Nouvelle-France, la Saint-Valentin était une journée comme les autres ou presque. En France, les nobles principalement fêtaient cette journée. Par conséquent, les colons du Canada, davantage issues des classes sociales populaires, n'avaient pas cette fête en grande estime. Mais il existe tout de même des reliques laissées par nos ancêtres. Au XVIIe siècle, la fille d'Henri IV, a fait construire une superbe maison à Turin qu'elle a nommée Valentin. Le jour de la Saint-Valentin, elle a ordonné à ses dames de choisir un gentilhomme pour l'année. Celui-ci devait leur servir de galant toute l'année. L'heureux galant devait offrir un bouquet à sa valentine à chaque bal. Il y avait un bal pour chaque fête et pratiquement chaque jour durant le Carnaval. S'il y avait un tournoi dans l'année, la dame devait offrir à son galant une garniture de cheval. Si le galant gagnait le tournoi, il appartenait à la dame. C'est ainsi que ces coutumes et appellations furent introduites à la cour de France et il en persiste certaines expressions: être habillé comme un valentin, ressembler à un valentin ou encore sortir avec un beau valentin.

Au contraire de plusieurs fêtes ou expressions du Québec, c'est l'influence anglaise qui a mené au développement de ces célébrations.Au XVIIIe siècle, la fête de la Saint-Valentin était celle que les jeunes gens fêtaient avec le plus de joie. La veille de la Saint-Valentin, se rassemblait un nombre équivalent de jeunes filles et de jeunes garçons. Chacun(e) écrivait son nom sur un bout de papier, qu'il roulait soigneusement et déposait dans les urnes du saint. Ensuite, un tirage au sort avait lieu: les filles prenant les noms des garçons et l'inverse. De cette façon, chaque garçon avait sa valentine et chaque fille son valentin. A cette occasion, les valentins offraient des bals et offraient un présent à la valentine que le hasard leur avait désignée. Traditionnellement, ils portaient sur leur manche ou sur leur cœur le billet de leur valentine durant l'année. Assez souvent, ce jeu se terminait par un mariage. De là vient probablement l'échange de vœux à notre bien-aimé(e).

Par conséquent les coutumes et les traditions liées à la fête étaient relativement identique à celles de l'Angleterre et de la France. Dès la semaine précédente, des bals costumés de pré-Carnaval étaient organisés, on pouvait donc constater parfois un savoureux mélange des traditions anglaises et françaises. Il est possible de dire, contrairement à ce que plusieurs pourraient croire en liant le français à la langue de l'amour, que ce sont les Anglais qui ont imposé cette fête officiellement au Québec lorsque la Couronne d'Angleterre a pris le contrôle du pays. Interrompue pendant les deux grandes guerres, cette fête demeure donc relativement jeune au Québec.