Si
vous vivez depuis peu de temps au Québec, que vous parlez légèrement
la langue de Molière, ou que vous venez de l'apprendre, un détail
dans la structure des questions vous posera un problème ou vous
poussera à douter de ce que vous avez appris à propos des questions
: l'utilisation du mot "tu" suite aux verbes.
Dans
les livres de grammaire, et à l'intérieur des cours de français,
aucun professeur ne vous dira ceci : " C'est-tu normal? "
Non, il vous expliqueront qu'il faut dire : " Est-ce que c'est
normal? ". Et ils ont raison! Cependant, dans la Belle province,
les gens utilisent une formule différente dans le français oral.
En
général, une question devrait se former par l'inversion du pronom
et du verbe ou par l'ajout de l'expression Est-ce que. Mais, au
Québec, il est très fréquent d'ajouter le tu après le verbe de
l'affirmation pour créer la question : " C'est-tu normal? ".
Quelques
exemples :
Forme
écrite (grammaticale correcte) : Aime-t-il sa femme?
Forme
orale au Québec : Il aime-tu sa femme?
Forme écrite
(grammaticale correcte) :
Veux-tu une bière?
Forme
orale au Québec : Tu veux-tu une bière?
Forme écrite
(grammaticale correcte) : Est-ce qu'il fait froid?
Forme
orale au Québec : Il fait-tu froid?
Dans
le cas du deuxième exemple, il est possible de voir l'utilisation
double du mot tu. Attention, cela n'a rien à voir avec les verbes
pronominaux. Cela peut porter à confusion. À l'écrit le dernier tu
fait référence au pronom. Dans la forme orale, le dernier tu ne
veut rien dire. Le premier tu est le pronom.
Forme
écrite : T'appelles-tu Martin?
Forme
orale : Tu t'appelles-tu Martin?
Dans
le cas du troisième exemple, il est possible d'utiliser cette
formule pour exprimer une affirmation dans le but de dire qu'il fait
froid de manière démesurée. Par exemple, "Cet hiver il a-tu
fait froid rien qu'un peu! " La personne dit qu'il a fait
beaucoup plus cet hiver que normalement.
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